Après un premier album solo convaincant paru en février 2020,
(Valaire, Qualité Motel) nous revient avec , un EP dansant aux effluves néo-soul. Ce recueil réunit des chansons portées par des claviers étincelants et des guitares groovy qui nous invitent à ne pas lutter contre les forces du temps, mais à s’y bercer pendant que planent les lendemains incertains.Dans ce premier volet de deux, l’auteur-compositeur-interprète renoue avec sa prose incisive et évocatrice, oscillant entre réflexions personnelles et observations sur notre drôle d’époque. La langoureuse Bien est le récit d’un exil aux îles, ce refuge ultime « où les vagues sont désertes et les plages sont désirs », tandis que L’été s’effondre se veut un vibrant hommage aux nuits d’été montréalaises et aux relations éphémères, à mi-chemin entre insouciance et lucidité.
Inspirée par un couplet publié par Rau Ze sur son compte Instagram, La richesse des pauvres, une pièce aux accents hip-hop, est une première collaboration entre les deux artistes. « Oublie tes bills, la richesse des pauvres nous rend invincibles / Avec nous, la vie est fertile / Quand je te vois mes poches sont moins vides », chante, dans une allée de dépanneur, un Roméo paumé à une Juliette d’Hochelag personnifiée par l’autrice-compositrice-interprète au flow singulier.
Un interlude musical précède Grande fin, où Luis Clavis unit sa voix à celle, soyeuse, de L’Isle (Ariane Brunet). La musique, dansante, détonne avec des propos résolument fatalistes : « Fais sonner tes os, viens regarder brûler l’monde / J’veux sentir ta peau, jusqu’à dernière seconde / Fais shaker tes boyaux, viens danser sous les bombes / J’veux t’voir avoir chaud jusqu’à ce qu’les glaciers fondent ». Car chez Luis Clavis, on l’aura compris, tout est affaire d’équilibre et de contraste.
Réalisé par Steeven Chouinard (Le Couleur), Échos d’une vie distante: volume 1 permet d’entendre le claviériste Félix Paul (Pockethead), le bassiste Paul Charles (The Foundation), le bassiste Alexandre Paquette (Corneille), le guitariste Elijah Mansevani (Élage Diouf) et le batteur William Côté (Misc), des francs-tireurs issus d’univers variés – jazz, funk, pop, musiques du monde.
Si ce premier volume fait la part belle aux rythmes estivaux, le second, prévu l’hiver prochain, versera davantage dans l’introspection.
**Un assortiment de textes inspirés par les chansons du nouvel EP **
À l'image du titre du EP, Luis Clavis désire donner un écho à ses nouvelles chansons. Il a donc demandé à des amis auteurs et autrices d'écrire un court texte inspiré du thème de chaque chanson. Alain Farah ouvre
le bal avec échos & co : un texte près de son propre univers, mais inspiré du titre Échos d'une vie distante et du EP complet de Luis. Suivront des textes qui revisitent les chansons Bien (par Luis lui-même), L'été s'effondre (Fanny Bloom), La richesse des pauvres (Mathieu Bélisle) et Grande fin (Daria Colonna). Ce projet littéraire un peu fortuit offrira une double vie au EP.